Amédée ou Comment s'en débarrasser (Ionesco)
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Amédée ou Comment s'en débarrasser (Ionesco)
Amédée ou comment s'en débarrasser
une pièce étonnante de IONESCO
Où il y a un cadavre qui grandit, qui grandit....
ensuite tous les matins ils cueillent des champignons qui poussent partout
à l'époque où la télé n'avait qu'une ou deux chaines je me souviens encore de sa diffusion...
une pièce étonnante de IONESCO
Où il y a un cadavre qui grandit, qui grandit....
ensuite tous les matins ils cueillent des champignons qui poussent partout
à l'époque où la télé n'avait qu'une ou deux chaines je me souviens encore de sa diffusion...
Dernière édition par Ulysse92 le Dim 6 Mar 2011 - 23:39, édité 1 fois
Roger Planchon en récré avec "Amédée"
Roger Planchon en récré avec "Amédée"
Il aime beaucoup Eugène Ionesco dont il avait monté Voyage chez les morts avec Jean Carmet. Il nous propose, en compagnie de Colette Dompiétrini et Patrick Séguillon, une version "comédie musicale" de Amédée ou Comment s'en débarrasser...Une manière très joyeuse de célébrer le centenaire de la naissance du grand écrivain.
Un appartement rose et blanc, des chaises rayées de noir, le décor imaginé par Roger Planchon pour inscrire sa mise en scène de Amédée ou Comment s'en débarrasser dit immédiatement qu'il ne faut pas attendre ici le moindre esprit de sérieux. Ce qui ne veut pas dire que la gravité qui soulève sans cesse cette pièce en trois actes créée en avril 1954, il y a donc cinquante-cinq ans, ne soit pas sensible. Bien au contraire.
Mais Roger Planchon a décidé de s'amuser. Il célèbre le centenaire de la naissance d'Eugène Ionesco, il célèbre, en jouant avec sa femme, les terribles fantaisies à l'oeuvre au sein de tout couple, il transforme cette sombre comédie, féroce, drôle, avec irruption du surnaturel, en une comédie musicale assez désinvolte : play back et personnage imaginé. C'est très astucieux. Les époux Buccionioni, Amédée et Madeleine, 45 ans, écoutent la radio. Planchon fait sortir les mélodies "du poste" en quelque sorte. Elles sont incarnées par l'unique Patrick Séguillon tour à tour chanteur de charme genre Jean Sablon et chanteuse réaliste assez Patricia Carli (ce qui serait un terrible anachronisme !!!!). Lui aussi, qui joue donc Amédée, chante et danse, de même Madeleine.
Amédé photo de Ph Guérillot (37).JPG
L'histoire ? Eugène Ionesco avait écrit une brève nouvelle, Oriflamme. Puis, lors d'un séjour à Cerisy-la-Salle, en août 53, il lui donna sa forme dramatique en trois actes. Normalement, il y a de nombreux protagonistes. Les époux Buccionioni, le facteur, des sergents de ville, des soldats américains, un patron de bar, une certaine Mado, etc...
Un cadavre grandit dans une pièce et l'appartement craque. Il n'est pas là d'hier. Seize ans. Et puis voilà que des champignons poussent un peu partout. Même pas mangeables. Le cadavre, c'est celui de l'amant de Madeleine. Amédée, poussé par sa femme, va se décider à aller nuitamment le jeter dans la Seine. Pas facile. Mais le salut vient du ciel : la barbe du cadavre qui a bien poussé, plaquée sur le visage de notre héros, va faire une sorte de parachute qui, gonflé par l'air chaud de la ville-lumière, va conduire Amédée du côté de la voie lactée. De là haut, il veillera sur le monde, bien tranquille, enfin...
Résumé rapide. Roger Planchon a beaucoup coupé pour aller plus vite vers l'envol. On ne voit pas le cadavre s'enrouler autour du pauvre Amédée...
Amédé photo de Ph Guérillot (62).JPG
Planchon a conservé la scène de ménage qui sert de base apparente et va droit à la comédie fantastique. Il déploie une étonnante énergie, de même que Colette Dompiétrini. Patrick Séguillon se régale. Mais, ce qui est très intéressant c'est que, par-delà ce traitement spécial, tout le pessimisme d'Eugène Ionesco se déploie. A travers les difficultés d'un couple, c'est bien l'angoisse existentielle qui s'exprime. Chez Ionesco, la cocasserie farcesque dit le tragique.
Avec cette mise en scène, Roger Planchon se réinvente une jeunesse. Il est incroyable. Malicieux et lecteur aigu d'Eugène Ionesco.
Article du Blog du FIGARO
Théâtre Sylvia Monfort - mars 2009
cliquez ici => BLOG FIGARO
Il aime beaucoup Eugène Ionesco dont il avait monté Voyage chez les morts avec Jean Carmet. Il nous propose, en compagnie de Colette Dompiétrini et Patrick Séguillon, une version "comédie musicale" de Amédée ou Comment s'en débarrasser...Une manière très joyeuse de célébrer le centenaire de la naissance du grand écrivain.
Un appartement rose et blanc, des chaises rayées de noir, le décor imaginé par Roger Planchon pour inscrire sa mise en scène de Amédée ou Comment s'en débarrasser dit immédiatement qu'il ne faut pas attendre ici le moindre esprit de sérieux. Ce qui ne veut pas dire que la gravité qui soulève sans cesse cette pièce en trois actes créée en avril 1954, il y a donc cinquante-cinq ans, ne soit pas sensible. Bien au contraire.
Mais Roger Planchon a décidé de s'amuser. Il célèbre le centenaire de la naissance d'Eugène Ionesco, il célèbre, en jouant avec sa femme, les terribles fantaisies à l'oeuvre au sein de tout couple, il transforme cette sombre comédie, féroce, drôle, avec irruption du surnaturel, en une comédie musicale assez désinvolte : play back et personnage imaginé. C'est très astucieux. Les époux Buccionioni, Amédée et Madeleine, 45 ans, écoutent la radio. Planchon fait sortir les mélodies "du poste" en quelque sorte. Elles sont incarnées par l'unique Patrick Séguillon tour à tour chanteur de charme genre Jean Sablon et chanteuse réaliste assez Patricia Carli (ce qui serait un terrible anachronisme !!!!). Lui aussi, qui joue donc Amédée, chante et danse, de même Madeleine.
Amédé photo de Ph Guérillot (37).JPG
L'histoire ? Eugène Ionesco avait écrit une brève nouvelle, Oriflamme. Puis, lors d'un séjour à Cerisy-la-Salle, en août 53, il lui donna sa forme dramatique en trois actes. Normalement, il y a de nombreux protagonistes. Les époux Buccionioni, le facteur, des sergents de ville, des soldats américains, un patron de bar, une certaine Mado, etc...
Un cadavre grandit dans une pièce et l'appartement craque. Il n'est pas là d'hier. Seize ans. Et puis voilà que des champignons poussent un peu partout. Même pas mangeables. Le cadavre, c'est celui de l'amant de Madeleine. Amédée, poussé par sa femme, va se décider à aller nuitamment le jeter dans la Seine. Pas facile. Mais le salut vient du ciel : la barbe du cadavre qui a bien poussé, plaquée sur le visage de notre héros, va faire une sorte de parachute qui, gonflé par l'air chaud de la ville-lumière, va conduire Amédée du côté de la voie lactée. De là haut, il veillera sur le monde, bien tranquille, enfin...
Résumé rapide. Roger Planchon a beaucoup coupé pour aller plus vite vers l'envol. On ne voit pas le cadavre s'enrouler autour du pauvre Amédée...
Amédé photo de Ph Guérillot (62).JPG
Planchon a conservé la scène de ménage qui sert de base apparente et va droit à la comédie fantastique. Il déploie une étonnante énergie, de même que Colette Dompiétrini. Patrick Séguillon se régale. Mais, ce qui est très intéressant c'est que, par-delà ce traitement spécial, tout le pessimisme d'Eugène Ionesco se déploie. A travers les difficultés d'un couple, c'est bien l'angoisse existentielle qui s'exprime. Chez Ionesco, la cocasserie farcesque dit le tragique.
Avec cette mise en scène, Roger Planchon se réinvente une jeunesse. Il est incroyable. Malicieux et lecteur aigu d'Eugène Ionesco.
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