Le presbytère n'a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat
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Le presbytère n'a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat
"Le presbytère n'a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat"
d'après le site : http://www.analysebrassens.com/?page=texte&id=183&%23
On le trouve aussi dans une autre chanson de Brassens :
Le mystère de la chambre jaune
Manuscrit original :http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b55006356n/f32
Arbres de Prévert
Les papillons surréalistes
Elle deviendra une citation culte pour les surréalistes qui en feront un de leurs papillons.
Les papillons surréalistes sont de petits écrits énigmatiques, aphorismes, citations, jeux de mots, tracts publicitaires etc.
En voici quelques-uns :
http://mamiehiou.over-blog.com/article-117-delires-de-cadavres-exquis-67176090.html
http://www.andrebreton.fr/fr/item/?GCOI=56600100124600
http://www.sites.univ-rennes2.fr/cabinet-livre-artiste/genres/tract/papillons-surrealistes
d'après le site : http://www.analysebrassens.com/?page=texte&id=183&%23
- En 1835, dans La Sœur cadette est en fait la deuxième des Lettres à Marcie, George Sand avait écrit : "Le presbytère n'a rien perdu de sa propreté, ni le jardin de son éclat"
- en 1907, "Le presbytère n'a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat" est la phrase clé du Mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux.
- en 1976, Brassens détourne la formule "Sans le latin le presbytère a perdu de son charme" dans la chanson "Tempête dans un bénitier".
- en 1976, la formule est reprise telle quelle dans un poème de Prévert du recueil Arbres.
George Sand a écrit:LA SŒUR CADETTE
Lettres à Marcie
(extrait)
« Maintenant, je pars pour Brescia. Je descendrai chez notre cousine l'aveugle: je lui dirai que c'est vous qui m'envoyez acheter une devanture d'autel, et je vous attends , mon cher oncle. A bientôt, j'espère. »
Lorsque Giulia et Luigina, les deux autres sœurs, connurent cette lettre, elles voulurent aller se jeter dans les bras d'Arpalice; mais le curé, qui avait choisi pour la communiquer l'heure à laquelle Arpalice cultivait ses fleurs, les pria, {Echo 180/2} au contraire, de ne point lui en parler. « Redoublez de tendresse et de soins pour elle, leur dit-il, rendez-la plus heureuse encore que vous ne faites, s'il est possible. Aimez-la. estimez-la davantage, si vous pouvez; laissez-lui de temps en temps entendre, dans les occasions délicates, que vous savez de quelles hautes vertus elle est capable; mais promettez-moi de ne jamais entrer en explication sur ce sujet. » Elles le promirent et furent fidèles à leur engagement. Et, quand je demandai au curé qui me racontait ces détails, pourquoi il avait exigé si expressément ce silence: « Voyez, dit-il en souriant, tout acte sublime a une explication naturelle, et l'explication naturelle n'empêche pas l'acte d'être sublime: il y a dans Arpalice un immense, un véritable orgueil, si je puis m'exprimer ainsi. En même temps, il y a tant de foi et de droiture, qu'elle regarde son sacrifice comme la dernière chose du monde, tandis que ses hésitations, son entraînement vers ce jeune homme et les regrets qu'elle a étouffés depuis, lui apparaissent comme des faiblesses dont elle rougit; et, je sais, moi qui connais tous les replis de son cœur, qu'en vantant la grandeur de son courage, ses sœurs l'eussent beaucoup plus humiliée que flattée... Et puis, qui sait si, en lâchant bride à ces conversations dangereuses, la tête des deux autres ne se fût pas enflammée de quelque vaine curiosité! Qui sait si l'amour d'Arpalice ne fût pas sorti de ses cendres? Tout le monde se trouve bien de cet arrangement. J'ai voulu dire à Giulia et Luigina ce qu'elles devaient de reconnaissance et d'admiration à leur sœur. Ne pas le dire, c'eût été frustrer Arpalice de ce redoublement d'amour qui lui était dû, comme la récompense de sa grande action. Mais ces sortes de tragédies doivent se jouer dans le plus grand mystère de la conscience et n'avoir pour spectateur que Dieu.
Au reste, ajouta-t-il, mes nièces sont restées unies par un invincible tendresse. Le presbytère n'a rien perdu de sa propreté, ni le jardin de son éclat. Arpalice est plus fraîche que jamais, comme vous voyez; on chante toujours, on rit toujours, comme devant; on lit toujours l'Imitation; on prie avec ferveur, et Dieu bénit les cœurs simples. Si une personne est plus sereine et plus contente de son sort que les autres, c'est certainement Arpalice.
http://www.henri-sch.net/George_Sand/Oeuvres/La_Soeur_Cadette_Echo.htm
Georges Brassens a écrit:
Tempête dans un bénitier
Tempête dans un bénitier, le souverain pontife avec
Les évêques, les archevêques, nous font un satané chantier.
Ils ne savent pas ce qu'il perdent, tous ces fichus calotins,
Sans le latin, sans le latin, la messe nous emmerde.
A la fête liturgique, plus de grandes pompes, soudain,
Sans le latin, sans le latin, plus de mystère magique.
Le rite qui nous envoûte s'avère alors anodin,
Sans la latin, sans le latin, et les fidèles s'en foutent
O très Sainte Marie, mère de Dieu, dites à ces putains de moines
Qu'ils nous emmerdent sans le latin.
Je ne suis pas le seul morbleu depuis que ces règles sévissent
A ne plus me rendre à l'office dominical que quand il pleut.
Ils ne savent pas ce qu'il perdent, tous ces fichus calotins,
Sans le latin, sans le latin, la messe nous emmerde.
En renonçant à l'occulte, faudra qu'ils fassent tintin
Sans le latin, sans le latin, pour le denier du culte
A la saison printanière Suisse, bedeau, sacristain,
Sans le latin, sans le latin, feront l'église buissonnière
O très Sainte Marie, mère de Dieu, dites à ces putains de moines
Qu'ils nous emmerdent sans le latin.
Ces oiseaux sont des enragés, ces corbeaux qui scient, rognent, tranchent
La saine et bonne vieille branche de la croix où il sont perchés
Ils ne savent pas ce qu'il perdent, tous ces fichus calotins,
Sans le latin, sans le latin, la messe nous emmerde.
Le vin du sacré calice se change en eau de boudin,
Sans le latin, sans le latin, et ses vertus faiblissent.
A Lourdes, Sète ou bien Parme, comme à Quimper Corentin,
Le presbytère sans le latin a perdu de son charme.
O très Sainte Marie, mère de Dieu, dites à ces putains de moines
Qu'ils nous emmerdent sans le latin.
Ils ne savent pas ce qu'il perdent, tous ces fichus calotins,
Sans le latin, sans le latin, la messe nous emmerde.
Le vin du sacré calice se change en eau de boudin,
Sans le latin, sans le latin, et ses vertus faiblissent.
A Lourdes, Sète ou bien Parme, comme à Quimper Corentin,
Le presbytère sans le latin a perdu de son charme.
O très Sainte Marie, mère de Dieu, dites à ces putains de moines
Qu'ils nous emmerdent sans le latin.
On le trouve aussi dans une autre chanson de Brassens :
Analyse ici : http://www.analysebrassens.com/?page=texte&id=183&analyser=53&analysebrassens=55b0c41f7104b92ff988aff252da520f#ajout_53Georges Brassens a écrit:Le progrès
Koen de Cauter "Brassens hommage posthume"
Que le progrès soit salutaire,
C'est entendu, c'est entendu.
Mais ils feraient mieux de se taire,
Ceux qui dis'nt que le presbytère
De son charme du vieux temps passé n'a rien perdu,
N'a rien perdu.
Supplantés par des betteraves,
Les beaux lilas ! les beaux lilas !
Sans mentir, il faut être un brave
Fourbe pour dire d'un ton grave,
Que le jardin du curé garde tout son éclat,
Tout son éclat.
Entre les tours monumentales
Toujours croissant, toujours croissant,
Qui cherche sa maison natale
Se perd comme dans un dédale.
Au mal du pays, plus aucun remède à présent,
Remède à présent.
C'est de la malice certaine,
C'est inhumain ! c'est inhumain !
Ils ont asséché la fontaine
Où les belles samaritaines
Nous faisaient boire, en été, l'eau fraîche dans leurs mains,
Fraîche dans leurs mains.
Ils ont abattu, les vandales,
Et sans remords, et sans remords,
L'arbre couvert en capitales
De noms d'amants : c'est un scandale !
Les amours mort's n'ont plus de monuments aux morts,
Monuments aux morts.
L'a fait des affaires prospères,
Le ferrailleur, le ferrailleur,
En fauchant les vieux réverbères.
Maintenant quand on désespère,
On est contraint et forcé d'aller se pendre ailleurs,
Se pendre ailleurs.
Et c'est ce que j'ai fait sur l'heure,
Et sans délai, et sans délai.
Le coq du clocher n'est qu'un leurre,
Une girouette de malheur(e).
Ingrate patrie, tu n'auras pas mes feux follets,
Mes feux follets.
Que le progrès soit salutaire,
C'est entendu, c'est entendu.
Mais ils feraient mieux de se taire,
Ceux qui dis'nt que le presbytère
De son charme du vieux temps passé n'a rien perdu,
N'a rien perdu.
Le mystère de la chambre jaune
Gaston Leroux (extrait du chapitre 5) a écrit:
Robert Darzac, le sourcil froncé, montrait déjà de l’impatience. Je présentai Rouletabille comme un excellent ami ; mais, dès qu’il sut que ce jeune homme était journaliste, M. Darzac me regarda d’un air de grand reproche, s’excusa sur la nécessité où il était d’atteindre Épinay en vingt minutes, salua et fouetta son cheval. Mais déjà Rouletabille avait saisi, à ma profonde stupéfaction, la bride, arrêté le petit équipage d’un poing vigoureux, cependant qu’il prononçait cette phrase dépourvue pour moi du moindre sens :
« Le presbytère n’a rien perdu de son charme ni le jardin de son éclat. »
Ces mots ne furent pas plutôt sortis de la bouche de Rouletabille que je vis Robert Darzac chanceler ; si pâle qu’il fût, il pâlit encore ; ses yeux fixèrent le jeune homme avec épouvante et il descendit immédiatement de sa voiture dans un désordre d’esprit inexprimable.
« Allons ! Allons ! » dit-il en balbutiant.
Et puis, tout à coup, il reprit avec une sorte de fureur :
« Allons ! monsieur ! Allons ! »
Et il refit le chemin qui conduisait au château, sans plus dire un mot, cependant que Rouletabille suivait, tenant toujours le cheval. J’adressai quelques paroles à M. Darzac… mais il ne me répondit pas. J’interrogeai de l’œil Rouletabille, qui ne me vit pas.
http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Myst%C3%A8re_de_la_chambre_jaune/5
Gaston Leroux (chapitre 13) a écrit:
– Oui, fis-je, parfaitement : le presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat. C’est encore cette phrase-là, à moitié roussie, que vous avez retrouvée sur un papier dans les charbons du laboratoire.
– Oui, et, en bas de ce papier, la flamme avait respecté cette date : « 23 octobre. » Souvenez-vous de cette date qui est très importante. Je vais vous dire maintenant ce qu’il en est de cette phrase saugrenue. Je ne sais si vous savez que, l’avant-veille du crime, c’est-à-dire le 23, M. et Mlle Stangerson sont allés à une réception à l’Élysée. Ils ont même assisté au dîner, je crois bien. Toujours est-il qu’ils sont restés à la réception, « puisque je les y ai vus ». J’y étais, moi, par devoir professionnel. Je devais interviewer un de ces savants de l’Académie de Philadelphie que l’on fêtait ce jour-là. Jusqu’à ce jour, je n’avais jamais vu ni M. ni Mlle Stangerson. J’étais assis dans le salon qui précède le salon des Ambassadeurs, et, las d’avoir été bousculé par tant de nobles personnages, je me laissais aller à une vague rêverie, quand je sentis passer le parfum de la dame en noir. Vous me demanderez : « qu’est-ce que le parfum de la dame en noir ? » Qu’il vous suffise de savoir que c’est un parfum que j’ai beaucoup aimé, parce qu’il était celui d’une dame, toujours habillée de noir, qui m’a marqué quelque maternelle bonté dans ma première jeunesse. La dame qui, ce jour-là, était discrètement imprégnée du « parfum de la dame en noir » était habillée de blanc. Elle était merveilleusement belle. Je ne pus m’empêcher de me lever et de la suivre, elle et son parfum. Un homme, un vieillard, donnait le bras à cette beauté. Chacun se détournait sur leur passage, et j’entendis que l’on murmurait : « C’est le professeur Stangerson et sa fille ! » C’est ainsi que j’appris qui je suivais.
La nuit était obscure, l’herbe étouffait mes pas. Ils étaient arrêtés dans la clarté vacillante d’un bec de gaz et semblaient, penchés tous les deux sur un papier que tenait Mlle Stangerson, lire quelque chose qui les intéressait fort. Je m’arrêtai, moi aussi. J’étais entouré d’ombre et de silence. Ils ne m’aperçurent point, et j’entendis distinctement Mlle Stangerson qui répétait, en repliant le papier : « le presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat !». Et ce fut dit sur un ton à la fois si railleur et si désespéré, et fut suivi d’un éclat de rire si nerveux, que je crois bien que cette phrase me restera toujours dans l’oreille. Mais une autre phrase encore fut prononcée, celle-ci par M. Robert Darzac : Me faudra-t-il donc, pour vous avoir, commettre un crime ? M. Robert Darzac était dans une agitation extraordinaire ; il prit la main de Mlle Stangerson, la porta longuement à ses lèvres et je pensai, au mouvement de ses épaules, qu’il pleurait. Puis, ils s’éloignèrent.
http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Myst%C3%A8re_de_la_chambre_jaune/13
Gaston Leroux (dernier chapitre) a écrit:
Mlle Stangerson n’hésita pas à se confier à M. Robert Darzac ; elle lui montra cette lettre où Jean Roussel-Frédéric Larsan-Ballmeyer lui rappelait les premières heures de leur union dans ce petit et charmant presbytère qu’ils avaient loué à Louisville : « ... Le presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat. » Le misérable se disait riche et émettait la prétention « de la ramener là-bas » ! Mlle Stangerson avait déclaré à M. Darzac que, si son père arrivait à soupçonner un pareil déshonneur, « elle se tuerait » ! M. Darzac s’était juré qu’il ferait taire cet Américain, soit par la terreur, soit par la force, dût-il commettre un crime ! Mais M. Darzac n’était pas de force, et il aurait succombé sans ce brave petit bonhomme de Rouletabille.
Tout de suite il avait du reste jugé que l’affaire Rance n’entrait point dans l’affaire Larsan-Stangerson. Et il avait découvert le flirt formidable Roussel-Mlle Stangerson. Qui était ce Jean Roussel ? Il alla de Philadelphie à Cincinnati, refaisant le voyage de Mathilde. À Cincinnati, il trouva la vieille tante et sut la faire parler : l’histoire de l’arrestation de Ballmeyer lui fut une lueur qui éclaira tout. Il put visiter, à Louisville, le « presbytère »— une modeste et jolie demeure dans le vieux style colonial — qui n’avait en effet « rien perdu de son charme ». Puis, abandonnant la piste de Mlle Stangerson, il remonta la piste Ballmeyer, de prison en prison, de bagne en bagne, de crime en crime ; enfin, quand il reprenait le bateau pour l’Europe sur les quais de New-York, Rouletabille savait que, sur ces quais mêmes, Ballmeyer s’était embarqué cinq ans auparavant, ayant en poche les papiers d’un certain Larsan, honorable commerçant de la Nouvelle-Orléans, qu’il venait d’assassiner...
Et maintenant, connaissez-vous tout le mystère de Mlle Stangerson ? Non, pas encore. Mlle Stangerson avait eu de son mari Jean Roussel un enfant, un garçon. Cet enfant était né chez la vieille tante qui s’était si bien arrangée que nul n’en sut jamais rien en Amérique. Qu’était devenu ce garçon ? Ceci est une autre histoire que je vous conterai un jour.
http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Myst%C3%A8re_de_la_chambre_jaune/29
Arbres de Prévert
Les papillons surréalistes
Elle deviendra une citation culte pour les surréalistes qui en feront un de leurs papillons.
Les papillons surréalistes sont de petits écrits énigmatiques, aphorismes, citations, jeux de mots, tracts publicitaires etc.
En voici quelques-uns :
Liens vers le surréalisme des papillons :Bureau de recherches surréalistes a écrit:
http://www.artcurial.com/fr/asp/fullCatalogue.asp?salelot=1677+++++475+&refno=10306244
- Le presbytère ...
- Le surréalisme, c'est l'écriture niée.
- Vous qui avez du plomb dans la tête, fondez-le pour en faire de l’or surréaliste
- Le Surréalisme vous cherche, vous cherchez le surréalisme.
- Le Surréalisme est-il le communisme du génie?
- et dautres ici imprimés :
http://mamiehiou.over-blog.com/article-117-delires-de-cadavres-exquis-67176090.html
http://www.andrebreton.fr/fr/item/?GCOI=56600100124600
http://www.sites.univ-rennes2.fr/cabinet-livre-artiste/genres/tract/papillons-surrealistes
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