Claude Cahun
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Claude Cahun
Comme Gertrude Stein mais 20 ans plus jeune elle vit avec une amie qui prend un nom d'homme Marcel!...
Lucy Schwob est la fille de Maurice Schwob, propriétaire, directeur et rédacteur du journal républicain de Nantes Le Phare de la Loire, acheté en 1876 par son grand-père George Schwob. Malgré l'aisance matérielle de sa famille, elle vit une petite enfance malheureuse en raison de l'état de santé de sa mère, Marie-Antoinette Courbebaisse, qui sombre dans la démence.
Lucy est élève au lycée de jeunes filles de Nantes. Durant les années 1905-1906 et 1906-1907, elle est victime de persécutions de la part de certaines condisciples, liées à sa judéité, exacerbées parce que c'est l'époque où se discute la question de la réhabilitation d'Alfred Dreyfus. Dans l'ensemble, elle ne fait pas état de cette situation dans sa famille. En 1907, elle est ligotée à un arbre et subit un début de lapidation, vite interrompue par les surveillants. Lors de la distribution des prix, l'hostilité de la salle apparaît à Maurice Schwob, qui décide de la retirer du lycée. En 1907-1908, elle est placée dans une institution anglaise dans le Kent, à Parson's Mead. En 1908-1909, elle est de nouveau au lycée de Nantes, mais ne suit qu'une partie des cours.
Marcel Moore
En 1918, Lucy part à Paris pour des études de Lettres et Suzanne la rejoint un peu plus tard. Suzanne, peintre, graveur et collagiste, se fera connaître sous le nom d'artiste de Marcel Moore. Elle sera la fidèle compagne de Claude Cahun jusqu'à la mort de cette dernière.
Claude Cahun et Marcel Moore Aveux non avenus - 1929-1930
Dans le bouillonnement culturel de l’Entre-deux-guerres, Claude Cahun (née Lucy Swob) impose sa personnalité singulière grâce à la photographie. Défiant les conventions sociales, éthiques et sexuelles qui régissent son époque, elle laisse libre cours à son imagination et aux nombreuses interrogations qu’elle se pose sur son identité et sa sexualité. Dans ses autoportraits, la photographe, polymorphe, se met en scène et donne jour à d’étranges personnages au sexe trouble. Une esthétique du bizarre que l’on retrouve également dans son travail consacré aux objets ou dans des photomontages qu’elle signe avec sa compagne, Marcel Moore. Bien qu’elle ne rejoigne le mouvement qu’en 1932 pour raisons principalement politiques, son travail fait écho au surréalisme dont elle fréquente d’ailleurs certains membres comme Robert Desnos ou Henri Michaux. Il pourrait même rappeler ce merveilleux adage qui clôt le Nadja de Breton : « La beauté sera convulsive ou ne sera pas. »
autoportrait 1929
Extend my arms - 1931
1919
Autoportrait_1927_tiragegélinoargentique.
Portrait d'Henri Michaux
Desnos
allez je vous passe la main...
Une artiste redécouverte récemment (1992)
Autant elle est passée inaperçue à son époque, sans doute pénalisée par sa trop grande indépendance et liberté, mais aussi par son caractère « touche à tout », à la fois écrivain, femme de théâtre, plasticienne et photographe, autant ces mêmes particularités en ont fait récemment une figure emblématique, à la limite de la récupération.
Certains couturiers en quête de liberté un rien provocatrice iront jusqu'à placer leur collection sous son « inspiration ». D'autres en feront une figure de l'émancipation féminine.
Claude Cahun construit une œuvre discrète et sensible, peu connue de son temps. Ses poèmes visuels (Le Cœur de Pic, Aveux non avenus) constituent un travail très original, unique en son genre, dont la diffusion fut très restreinte.
Il faut attendre les travaux de Man Ray, qu'elle connaissait, et surtout de Bellmer pour que ce type d'ouvrage rencontre le public. Elle n'est véritablement reconnue qu'à partir de 1992.
C'est en partie volontairement que Claude Cahun s'est tenue à l'écart tout en participant activement à des actions pour l'émancipation des mœurs, pour le progrès social ou la lutte anti-nazie. Son parcours artistique était surtout son précieux jardin secret qu'elle revendiquait comme son « aventure invisible ».
Dès 1940, les deux femmes, très anti-nazies, entrent dans la Résistance active sur l’ile de Jersey où elle vivaient depuis 1937 (tracts anti-nazis). Elles seront arrêtées par la Gestapo en 1944 et condamnées à mort par la cour martiale allemande. Une grande partie de leurs archives et de leur œuvre sera détruite par les nazis et leur maison dévastée. La condamnation à mort va être suspendue et les deux femmes seront libérées avec l’Ile le 8 mai 1945. Très affectée par cette période d’occupation et de résistance, elle ne retournera jamais vivre à Paris. Fragilisée par sa détention, l’état de santé de Claude Cahun se dégrade rapidement, elle décèdera en 1954 et sera enterrée à Jersey. Sa compagne la rejoindra dans sa tombe en 1972.
Certains couturiers en quête de liberté un rien provocatrice iront jusqu'à placer leur collection sous son « inspiration ». D'autres en feront une figure de l'émancipation féminine.
Claude Cahun construit une œuvre discrète et sensible, peu connue de son temps. Ses poèmes visuels (Le Cœur de Pic, Aveux non avenus) constituent un travail très original, unique en son genre, dont la diffusion fut très restreinte.
Il faut attendre les travaux de Man Ray, qu'elle connaissait, et surtout de Bellmer pour que ce type d'ouvrage rencontre le public. Elle n'est véritablement reconnue qu'à partir de 1992.
C'est en partie volontairement que Claude Cahun s'est tenue à l'écart tout en participant activement à des actions pour l'émancipation des mœurs, pour le progrès social ou la lutte anti-nazie. Son parcours artistique était surtout son précieux jardin secret qu'elle revendiquait comme son « aventure invisible ».
Dès 1940, les deux femmes, très anti-nazies, entrent dans la Résistance active sur l’ile de Jersey où elle vivaient depuis 1937 (tracts anti-nazis). Elles seront arrêtées par la Gestapo en 1944 et condamnées à mort par la cour martiale allemande. Une grande partie de leurs archives et de leur œuvre sera détruite par les nazis et leur maison dévastée. La condamnation à mort va être suspendue et les deux femmes seront libérées avec l’Ile le 8 mai 1945. Très affectée par cette période d’occupation et de résistance, elle ne retournera jamais vivre à Paris. Fragilisée par sa détention, l’état de santé de Claude Cahun se dégrade rapidement, elle décèdera en 1954 et sera enterrée à Jersey. Sa compagne la rejoindra dans sa tombe en 1972.
Re: Claude Cahun
Beaucoup de mélancolie dans son regard de ses auto-portraits..
En effet, reconnue tardivement, ; c'est vers 1995 que le musée des Bx-Arts de Nantes lui consacre une expo, et que j'entends donc parler d'elle pour la 1ère fois.
Merci Ulysse de ce dossier bien documenté!
En effet, reconnue tardivement, ; c'est vers 1995 que le musée des Bx-Arts de Nantes lui consacre une expo, et que j'entends donc parler d'elle pour la 1ère fois.
Merci Ulysse de ce dossier bien documenté!
Elodi- Messages : 2
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