Exposition Cima da Conegliano, maître de la Renaissance vénitienne
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Exposition Cima da Conegliano, maître de la Renaissance vénitienne
Giovanni Battista Cima da Conegliano
Conegliano 1459/60 - Conegliano 1517/18
RMN a écrit:Aux côtés de Giovanni Bellini et de Vittore Carpaccio, Giovanni Battista Cima da Conegliano (1459-1517) compte parmi les grands peintres qui travaillent à Venise à la fin du XVe et au début du XVIe siècle, à l’époque où la ville devient un des pôles les plus brillants de la Renaissance italienne.
À Venise, Cima s’impose très vite comme le maître des grands retables en explorant des effets de composition inédits, où se mêlent de manière originale nature et architecture. Il introduit des asymétries et des échappées insolites, ménage des ouvertures surprenantes, comme dans la Vierge à l’Enfant entre l’archange saint Michel et l’apôtre saint André (Parme, Galleria Nazionale). Partout apparaît son amour des vastes étendues, exaltées par la lumière, encadrées de montagnes et de collines, qui évoquent les reliefs caractéristiques de sa région natale. A la peinture de paysage, il donne un souffle nouveau. Nul autre avant Cima, n’a su rendre l’atmosphère argentée et légère de la Vénétie avec cette poésie qui n’appartient qu’à lui.
La vie de Giovanni Battista Cima est celle d’un jeune homme sorti du lot, porté par son talent à faire une carrière remarquable. En effet, rien dans ses origines ne le prédestine à réussir à Venise en tant qu’artiste. Il n’y est même pas né, mais a grandi dans l’arrière-pays, dans une bourgade nommée Conegliano, située au pied du massif montagneux des Dolomites. De plus, son père travaille dans le textile (le nom « Cima » vient d’ailleurs du métier de cimatore exercé par son père). C’est donc un destin hors du commun que celui de ce provincial qui parvient à s’imposer comme un maître réputé, et cela en dépit de la concurrence qui fait rage à Venise où des dynasties de peintres, comme celles des Bellini ou des Vivarini, sont déjà fort bien implantées. Dans les années 1490, il est reconnu à Venise comme le peintre d’art sacré par excellence. Dans ce domaine, le doge lui-même le considère meilleur que Bellini ou que Carpaccio.
Cette ascension sociale, Cima la doit d’abord à une forme de perfection, fondée sur la minutie de son dessin, sa maîtrise de la peinture à l’huile (une technique alors relativement nouvelle dans l’histoire de la peinture vénitienne), l’étendue de sa palette aux couleurs lumineuses. Ce métier virtuose lui permet d’atteindre un haut niveau de précision dans la représentation des détails : la ciselure d’un bijou, la texture chatoyante d’une draperie, les boucles cuivrées d’une chevelure. Le soin fascinant avec lequel il décrit les visages, les expressions et les regards, souvent mélancoliques, lui permet de conférer à ses peintures une profonde humanité, perceptible notamment dans ses nombreuses Vierges à l’Enfant, comme celle conservée aux Offices de Florence.
La réussite de Cima réside aussi dans sa réceptivité aux idées nouvelles et dans son extraordinaire capacité d’assimilation. Dans le sillage d’Antonello de Messine et de Giovanni Bellini, notamment, il forge d’abord ses premières armes. Il ne tarde pas à proposer à son tour de nouveaux modèles auxquels Bellini lui-même ne sera pas insensible. De passage à Venise, Albrecht Dürer, attiré par la renommée de Cima, lui rend visite et est frappé par ses œuvres. Son influence est aussi déterminante pour les maîtres de la génération suivante, Lorenzo Lotto, Sebastiano del Piombo, Titien, qui tous sauront retenir les leçons de sa peinture et y puiser des idées pour leurs propres compositions. Au sommet de sa carrière, Cima sait encore reconnaître les avancées d’un peintre plus jeune, Giorgione, et modifier sa manière de peindre, en optant pour une touche plus vibrante et suggestive dont le Saint Jérôme au désert des Offices est un des plus beaux exemples. Ainsi, autour de Cima, ce sont plusieurs générations d’artistes qui ne cessent de dialoguer entre elles.
L’exposition Cima da Conegliano, maître de la Renaissance vénitienne réunit des œuvres exceptionnelles, dont de grands tableaux d’autel, qui pour la première fois sont présentés hors de l’Italie. Elle permet de découvrir ainsi l’œuvre d’un artiste en phase avec son temps et de porter un nouveau regard sur la prestigieuse histoire de Venise.
Drôle d'exposition pour moi pleine de symboles religieux et surtout la vierge en plus!!!
Il faut dire que j'ai un "passe" Sésame donc si on peut dire ça ne me coûtait rien de plus.
Et puis l'affiche pour attirer, c'est plutôt un bel ephèbe...
La Vierge à l’Enfant en trône entre saint Jérôme et saint Jacques l’apôtre, 1489, Vicence
et avec des couleurs plus exactes
Quand on rentre, ces grands tableaux d'autels, peints par en-dessous sont plutôt étonnants
le premier, avec sa nature omniprésente (treille, fruits, lézard) qui adoucit cette architecture aux perspectives audacieuses, et met en valeur les sujets: la vierge qui ne rigole jamais car elle connait l'avenir de son fils; le gamin qui ne s'en soucie pas: la plaque de marbre rouge à ses pieds qui rappelle le futur sang versé ; et puis en général un saint à droite, un autre à gauche.
Vierge à l’enfant, 1490-1493,
tempera à l’oeuf et huile sur bois, 66 x 57 cm,
Florence, Galleria degli Uffizi
détail
détail
Madonna col Bambino, 1495,
olio su tavola, 60,5×47,2 cm,
Pinacoteca Nazionale, Bologna.
Thésée et le Minotaure
Christ mort
Le Christ couronné d'épines, vers 1510, National Gallery, Londres
C'est un Christ au sortir de la torture (on appelle cela la passion) : livide, lèvres violacées, oeil abimé, tout est très impressionnant
Enfin dans cette série de petit tableaux il y a le très poétique : Sommeil d'Endymion
la Lune descend et endort toute la forêt, sauf les cigognes, symbole de veille, parait-il.
Endymion s'endort et ne connaitra pas son plaisir puisque la Lune descend pour s'accoupler avec lui
Le paysage si bien peint et ce sujet poétique me font penser à Henri Rousseau : le rêve
http://www.googleartproject.com/fr/collection/moma-the-museum-of-modern-art/artwork/the-dream-henri-rousseau/324241/
(quand on pense à l'horreur qu'en a fait Anna-Louis Girodet en 1791 au Louvre http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/91/Girodet_-_Sommeil_Endymion.jpg)
Ensuite il y a le bel éphèbe de l'affiche, ce Saint Sébastien à la flèche unique (image subliminale d'érection? ) et à la pose de danseuse (on pense à Degas en regardant ses pieds => http://www.histoire-image.org/photo/zoom/asa07_degas_003f.jpg)
à aller voir et revoir au musée de Strasbourg http://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_des_beaux-arts_de_Strasbourg
Il y a des tableaux avec des compositions intéressantes : Jésus et St Thomas
Mais il faudrait recadrer tout ça
La vierge "en relief" :
Vierge à l'Enfant entourée de saint Michel et saint André
Parme, Galleria Nazionale
L’analyse rapprochée de la couche picturale montre en effet que les visages, les herbes, les pierres et l’architecture sont couverts d’empreintes digitales et de traces de la paume de main de Cima, qui s’employa ainsi à estomper les contours et à atténuer la démarcation entre un pigment et un autre.
Quelle trouvaille que de mettre Marie d'un côté, Jésus de l'autre de cet angle!
et ces morceaux de marbre à terre...
Mais le guignol déguisé à gauche, qui regarde en l'air, avec l'air niais, vient un peu tout gâcher
En recadrant sur la droite comme cela ce serait tellement mieux...
On verrait les deux parents qui se soucient du sort de leur enfant :
en remplaçant St André par St Joseph, charpentier assembleur de poutre en forme de croix...
Quant aux ruines par terre et derrière... serait-ce l'effondrement futur du temple?
C'était peut-être l'idée première du peintre mais il faut se soucier de ceux qui payent et qui voulaient une vraie paire de saints de chaque côté de Jésus...
Ensuite il y a de grands tableaux avec des paysages de plus en plus importants
Tobie
à noter le petit Youki à Kiki, sorti de son salon de toilettage, en bas du tableau.
Comme le tableau serait plus proche de ses grands contemporains s'il n'y avait les deux saints à droite et à gauche... On ne faisait pas ce qu'on voulait à l'époque : il faisait des tableaux d'église, pas des "libres" compositions!
Enfin il y a ce tableau publicitaire pour un tribunal de Venise avec son lion immense :
il n' y a pas que le lion qui soit immense : ce tableau est très très grand
voir ci-dessous son installation
cliquez ici => Blog sur l'expo
cliquez ici => Autre Blog sur l'expo
cliquez ici => Tout l'oeuvre peint de Cima
Pour rigoler un peu allez voir
cliquez ici => Photos du photographe Ferrante Ferranti
Dernière édition par Ulysse92 le Dim 6 Mai 2012 - 17:26, édité 3 fois
Oeuvres non présentées
Dieu le père
L'image idéale pour tout ceux qui ont besoin de croire à ce genre de choses,
et en plus qui acceptent qu'on le représente...
Soi-disant une sainte... mais Cima a du peindre ce modèle pour d'autres raisons que nous apprécions aujourd'hui cinq cents ans plus tard
Le jugement de Midas (musée de Statens - Danemark)
On le sent un peu perdu... il s'éclate dans le dessin du paysage (nouveauté pour l'époque) et ses personnages sont un peu des prétextes pour faire un tableau. On pense donc à Henri Rousseau!
Repos durant la fuite en Egypte
Là encore y'a trop de monde!... Virons les figurants :
Ses tableaux font tellement plus lisibles et appréciables quand on se limite au coeur du sujet...
Mais voilà que j'en découvre un tout simple
L'annonciation - Detroit Institute of Arts
Un tableau à l'interprétation surréaliste :
Un père ailé veut annoncer la naissance de son petit pigeon mais la postière qui lit son bouquin derrière son guichet ne lui accorde absolument aucune attention. Ses bras croisés lui indiquent clairement que le guichet est fermé et ce n'est pas une fleur de lys qui va l'attendrir.
Trêve de plaisanterie, on aime beaucoup plus la composition étonnante de cette annonciation-là
Musée de l'Ermitage St-Petersbourg
Un style auquel il ne nous avait pas habitué... 1495, il est vrai
Des problèmes de perspective dans le volet de la fenêtre
et les si longues jambes de l'ange ne pourront jamais lui permettre de s'asseoir sur un chaise aux si courtes pattes : chaise d'accouchement? ou pour laver les enfants devant le feu de la cheminée?
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